
LE PAKISTAN FAIT ENTRER BITCOIN DANS SES RÉSERVES STRATÉGIQUES
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Alors que les grandes puissances peinent encore à trancher sur la place du Bitcoin dans leur stratégie monétaire, un État inattendu vient de frapper un grand coup. Le Pakistan, pays de plus de 240 millions d’habitants, a officialisé la création de sa réserve stratégique nationale en Bitcoin, marquant un tournant historique dans la géopolitique de la cryptomonnaie. Cette décision, annoncée lors du sommet Bitcoin 2025 à Las Vegas, fait du Pakistan l’un des premiers États au monde à institutionnaliser le Bitcoin au sein même de ses actifs nationaux. Et ce n’est pas un hasard : dans un monde aux équilibres monétaires fragilisés, l’or numérique apparaît plus que jamais comme une arme de souveraineté.
Derrière cette initiative, une figure émerge : Bilal Bin Saqib, conseiller spécial du Premier ministre pakistanais, accompagné par le Pakistan Crypto Council (PCC), organisme fraîchement créé pour coordonner la transition crypto de l’État. Soutenue par Changpeng Zhao, fondateur de Binance, et saluée publiquement par Michael Saylor, la manœuvre est loin d’être symbolique. Elle s’accompagne d’une stratégie énergétique ambitieuse : 2 000 mégawatts d’électricité excédentaire seront alloués à l’infrastructure de minage Bitcoin et aux centres de données IA. Le Pakistan, pays historiquement dépendant des aides du FMI, semble vouloir amorcer une voie alternative, décentralisée, alignée sur la nouvelle ère numérique.
Le choix du Bitcoin comme réserve nationale n’est pas anodin. Il incarne un pari sur la rareté, la neutralité monétaire, et l’indépendance vis-à-vis des devises occidentales. Alors que le dollar s’use à coups de QE successifs, que l’euro tangue sous les crises budgétaires, Bitcoin offre une alternative crédible, transparente, auditable, et non manipulable. Dans un pays confronté à l’hyperinflation, aux restrictions monétaires, et à une défiance croissante envers les banques centrales, le choix du Bitcoin s’impose comme un geste politique fort, une réappropriation du levier monétaire par la technologie.
Mais l’aspect peut-être le plus visionnaire de cette décision tient à son articulation énergétique. Le Pakistan dispose de surplus électriques inutilisés, notamment issus de ses barrages hydroélectriques, que l’État peine à valoriser dans le cadre classique. En allouant ces excédents au minage de Bitcoin, le pays transforme une charge en atout. Le minage devient ici un outil de stabilité du réseau électrique, une soupape d’absorption des pointes de production, une manière de rentabiliser l’infrastructure sans provoquer de surcharge. Le tout dans un cadre légal, surveillé, et ouvert aux investissements étrangers.
La communauté Bitcoin a immédiatement salué cette décision comme un exemple à suivre. Contrairement à l’expérience de l’El Salvador, portée par un seul homme et souvent jugée trop personnelle, le Pakistan semble miser sur une approche institutionnelle, coordonnée, et durable. Le pays ne se contente pas d’acheter des satoshis : il intègre Bitcoin dans une stratégie complète, mêlant souveraineté monétaire, modernisation énergétique, et ambition technologique. Les premiers effets ne se sont pas fait attendre : plusieurs sociétés minières et fonds d’investissement ont d’ores et déjà exprimé leur intérêt pour s’implanter localement.
Ce choix envoie également un message aux autres nations émergentes. Pourquoi continuer à dépendre de monnaies inflationnistes, de taux imposés, et de systèmes de paiement coloniaux, alors qu’un protocole ouvert comme Bitcoin permet l’émancipation financière immédiate ? Le Pakistan rappelle que le pouvoir monétaire n’est pas réservé à l’Occident. Il peut être repris, réinventé, redirigé, à condition d’oser. En cela, le pays donne une leçon au G7 tout entier. Dans un monde où la monnaie devient un champ de bataille, cette annonce pakistanaise est un tournant. Elle ouvre une nouvelle ère : celle des réserves souveraines en Bitcoin, et des États qui n’attendent plus la bénédiction du FMI pour innover. Il ne s’agit plus seulement d’adopter Bitcoin comme moyen de paiement, mais bien de le placer au cœur de la stratégie économique nationale, à la croisée du code, de l’énergie et de la liberté.
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