
BITCOIN AU POUVOIR : RÉSERVES ET SCANDALES
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L’histoire est en train de basculer. Pendant des années, Bitcoin a été décrit comme une menace pour les États. On l’accusait de financer le terrorisme, d’alimenter les marchés noirs, de permettre le blanchiment. On répétait en boucle que les gouvernements ne laisseraient jamais prospérer une monnaie libre, qu’ils finiraient par la bannir, par la détruire. Et pourtant, en 2025, ce sont ces mêmes gouvernements qui commencent à accumuler. L’ennemi devient un outil. La dissidence devient une réserve stratégique. Le paradoxe est délicieux : l’arme de la résistance est désormais dans les coffres de ceux qu’elle devait abattre.
Regarde les États-Unis. En mars 2025, Donald Trump a signé un décret pour créer une Réserve stratégique Bitcoin, gérée par le Trésor. Oui, tu as bien lu. Comme il existe une réserve stratégique de pétrole pour parer aux crises énergétiques, il existe désormais une réserve stratégique de Bitcoin pour parer aux crises financières. Officiellement, il s’agit d’assurer la stabilité et de soutenir le dollar dans un monde où Bitcoin prend de plus en plus de place. Officieusement, c’est une reconnaissance implicite : Bitcoin est trop important pour être ignoré. Même l’État le plus puissant du monde ne peut pas se permettre de rester à l’écart.
Et ce n’est pas un cas isolé. Le Texas, fidèle à sa tradition de rébellion, a adopté en mai 2025 une loi créant sa propre réserve stratégique de Bitcoin. En juin, le gouverneur a signé le texte, officialisant la première réserve Bitcoin d’un État fédéré. Le symbole est énorme : une entité politique qui revendique son autonomie monétaire face au pouvoir fédéral. Bitcoin devient un outil de souveraineté locale, un levier de résistance interne. C’est une révolution silencieuse, mais terriblement puissante.
Ces mouvements ne sont pas anodins. Ils marquent une bascule historique : l’idée que Bitcoin n’est pas seulement l’affaire d’individus ou de cypherpunks isolés, mais qu’il devient une question de stratégie nationale. Les mêmes qui voulaient interdire se retrouvent obligés d’accumuler, non pas par conviction idéologique, mais par simple instinct de survie géopolitique. Car si un pays ne le fait pas, un autre le fera. Et dans la guerre économique mondiale, manquer le train Bitcoin pourrait être une erreur fatale.
Mais ce nouveau jeu n’est pas sans scandales. Car dès que les États s’approchent du Bitcoin, les démons de la corruption ressurgissent. Exemple en République tchèque : début 2025, le ministre de la Justice est contraint de démissionner après un scandale monumental. L’homme avait accepté un don massif en BTC provenant d’un criminel condamné, lié aux marchés darknet. 468 BTC avaient été saisis puis “offerts” au gouvernement, sans aucune vérification sérieuse. Pendant cinq mois, le pays a été secoué par cette affaire, révélant à quel point Bitcoin pouvait devenir un instrument de compromission politique.
Ce contraste est fascinant. D’un côté, des États accumulent officiellement pour renforcer leur souveraineté. De l’autre, des scandales éclatent qui prouvent que le pouvoir reste vulnérable à la tentation. Bitcoin révèle les contradictions des gouvernements : il est à la fois une arme de stabilité et un miroir de leur corruption. C’est l’épreuve de vérité.
Le maximaliste pourrait sourire, cynique. Car tout cela confirme une intuition profonde : Bitcoin ne change pas la nature humaine. Il la révèle. Les États qui l’accumulent ne deviennent pas soudainement vertueux. Ils restent les mêmes, obsédés par le contrôle, par la domination. Mais en intégrant Bitcoin dans leur arsenal, ils valident malgré eux la thèse maximaliste : cette monnaie est incontournable. Peu importe leurs intentions, peu importe leurs manipulations, le protocole reste incorruptible. Tu ne peux pas le falsifier, tu ne peux pas l’imprimer. Tu peux seulement en acheter, en vendre, ou en perdre.
C’est là que réside la beauté de la situation. Les États, en accumulant, deviennent des joueurs du jeu qu’ils ne contrôlent pas. Ils doivent se soumettre aux mêmes règles que toi, simple individu. Ils doivent sécuriser leurs clés, gérer leurs adresses, compter leurs satoshis. Ils ne peuvent pas créer de Bitcoin par décret. Pour une fois, ils ne sont pas au-dessus de la loi. Ils sont à égalité avec toi. Et ça, c’est révolutionnaire.
Bien sûr, il faut rester lucide. Cette accumulation étatique n’est pas sans danger. Si une grande partie du Bitcoin venait à être concentrée dans les mains des gouvernements, il y aurait un risque de capture économique. Pas sur le protocole, il est incorruptible mais sur la liquidité, sur le narratif, sur l’usage. Les États pourraient tenter de transformer Bitcoin en un actif “officiel”, instrumentalisé, aseptisé. Un Bitcoin de réserve, tenu dans des coffres, jamais dépensé, jamais libéré. Ce serait une trahison de l’esprit originel. Mais même ce scénario ne détruirait pas le protocole. Car tant qu’un seul individu détient un seul satoshi dans une clé personnelle, l’esprit de Bitcoin reste vivant.
Et puis, n’oublions pas que les gouvernements sont en compétition. L’un accumule, l’autre voudra faire mieux. L’un tente de manipuler, l’autre choisira peut-être la transparence pour se démarquer. C’est cette rivalité qui garantit que Bitcoin ne pourra pas être totalement capturé. Trop de joueurs, trop d’intérêts divergents, trop d’enjeux. Le protocole profite de cette cacophonie. Il se nourrit des rivalités humaines.
Au fond, ce que nous voyons en 2025, c’est une étape inévitable. Après l’adoption individuelle, après l’adoption institutionnelle, voici venue l’adoption étatique. Chacun entre à sa manière : les individus par conviction, les institutions par opportunisme, les États par stratégie. Mais tous finissent par se retrouver au même endroit : face à un protocole qu’ils ne peuvent pas briser. C’est l’inévitable trajectoire de Bitcoin : attirer à lui tout ce qui l’entoure, forcer l’intégration par simple logique économique.
Alors, comment réagir en tant que maximaliste ? Faut-il se réjouir de voir des gouvernements accumuler ? Ou faut-il s’en méfier ? La réponse est simple : ni l’un ni l’autre. Car au fond, cela ne change rien pour toi. Que l’État accumule ou non, Bitcoin continue. Que le ministre tchèque soit corrompu ou non, Bitcoin continue. Que le Texas décide de stocker des milliers de BTC ou que Harvard en achète via un ETF, Bitcoin continue. C’est sa force : il ne dépend pas de la morale, il ne dépend pas des institutions, il ne dépend pas des États. Il est indifférent.
Ce qui compte, c’est ce que toi tu fais. As-tu tes clés ? As-tu compris pourquoi tu accumules ? As-tu accepté que cette souveraineté vient avec une responsabilité ? Voilà ce qui distingue le maximaliste du reste du monde. Les autres croient que Bitcoin leur appartient parce qu’ils ont une ligne dans un compte ou un ticket d’ETF. Toi, tu sais que Bitcoin n’appartient qu’à celui qui détient ses clés.
Alors oui, laisse les États s’agiter. Laisse-les créer des réserves stratégiques, se battre entre eux, se corrompre, se trahir. Laisse-les jouer leur théâtre. Car au bout du compte, ils ne contrôlent rien. Ils ne sont que des acteurs secondaires dans une pièce écrite il y a quinze ans par un inconnu nommé Satoshi Nakamoto. Et cette pièce n’a qu’une fin possible : la souveraineté individuelle triomphe.
En 2025, les États découvrent à leur tour ce que les cypherpunks savaient déjà en 1992. La cryptographie libère. Bitcoin est inarrêtable. Et peu importe qu’il soit dans les coffres du Trésor ou dans la poche d’un individu, il conserve toujours sa nature : une monnaie incorruptible, libre, résistante. Les États peuvent s’en servir, mais ils ne peuvent pas la domestiquer.
La vraie leçon de cette histoire, c’est que Bitcoin a gagné. Pas parce qu’il est reconnu, pas parce qu’il est stocké par des gouvernements, mais parce qu’il a forcé même ses ennemis à se soumettre. Les réserves stratégiques sont des aveux de faiblesse. Les scandales politiques sont des preuves de l’échec du vieux monde. Et pendant que tout cela se joue, toi, maximaliste, tu continues ton chemin, bloc après bloc, clé après clé. Tu n’as pas besoin de décret, tu n’as pas besoin de réserve stratégique. Tu es déjà souverain.
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