LE MYTHE DE LA MONNAIE NEUTRE

LE MYTHE DE LA MONNAIE NEUTRE

On nous répète depuis toujours que l’argent est un outil neutre, un simple moyen d’échange sans saveur ni odeur, un instrument technique au service de l’économie. Comme si la monnaie n’était qu’une balance parfaitement équilibrée, un langage universel qui ne prend jamais parti. On voudrait nous faire croire qu’un billet de dix euros a la même signification pour l’ouvrier, pour le banquier, pour le réfugié et pour le soldat. On voudrait nous convaincre que la monnaie ne choisit pas de camp, qu’elle est aussi indifférente que les lois de la gravité. Mais c’est un mensonge. La monnaie centralisée ne peut jamais être neutre, car derrière chaque unité imprimée ou créée, il y a une volonté, une hiérarchie, une main invisible qui n’a rien de naturelle.

La fiction commence avec les banques centrales. On les présente comme des institutions scientifiques, peuplées d’experts sérieux en costume, qui ajustent les taux d’intérêt comme on ajuste la température d’un four. Leurs discours sont truffés de graphiques, de courbes et d’équations qui donnent l’illusion d’une rationalité objective. On parle d’« indépendance de la banque centrale », comme si une poignée de technocrates, nommés par les gouvernements ou par des cercles de pouvoir plus opaques encore, pouvaient se détacher des intérêts politiques et géopolitiques. C’est une mascarade. L’indépendance n’existe pas. L’objectivité n’existe pas. Chaque décision monétaire est un acte profondément politique, qui enrichit certains et appauvrit d’autres.

Regarde l’histoire récente. Le dollar américain n’a jamais été neutre. Il a été l’arme monétaire suprême des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sous le vernis de la neutralité, il est le vecteur de domination. Le système SWIFT, contrôlé par l’Occident, peut débrancher n’importe quel pays du commerce international du jour au lendemain. On appelle ça une « sanction économique », mais c’est une guerre menée par la monnaie. Quand l’euro est né, on a promis une monnaie indépendante, libérée des pressions nationales, portée par une BCE qui ne répondrait à personne. Mais en réalité, l’euro est une construction politique au service d’un projet européen centralisé, et les peuples n’ont jamais eu leur mot à dire. Chaque plan de sauvetage, chaque programme de quantitative easing, chaque injection de liquidité est une redistribution masquée des richesses, une manipulation de la valeur au profit de ceux qui se tiennent le plus près de la source.

On ose encore parler de neutralité, alors que la monnaie est systématiquement l’instrument des empires. Le yuan n’est pas neutre, il est l’extension de la volonté du Parti Communiste Chinois. Le rouble n’est pas neutre, il est une arme du Kremlin. Le dollar n’est pas neutre, il est le bras armé du Pentagone et de Wall Street. Même l’euro, qui se veut consensuel, est une monnaie qui enferme les nations dans une camisole budgétaire. Derrière chaque devise, il y a une frontière, un gouvernement, une armée. Derrière chaque monnaie centralisée, il y a un intérêt.

La neutralité monétaire est donc une fiction utile. Elle sert à masquer la violence qui se cache derrière les chiffres. Les économistes, avec leurs équations propres et leurs modèles compliqués, jouent le rôle de prêtres modernes, justifiant l’arbitraire par un langage technique que la majorité ne comprend pas. On fait croire que la monnaie est une science exacte, alors qu’elle n’est rien d’autre qu’une ingénierie sociale. Les taux d’intérêt, l’inflation, la dette publique : tout cela n’est pas neutre, c’est une manière d’organiser la société, de décider qui survit et qui s’effondre.

Et pourtant, les gens continuent d’y croire. Ils veulent croire que l’argent qu’ils utilisent chaque jour est impartial. C’est rassurant, comme croire que la justice est aveugle ou que la presse est libre. Mais la vérité est plus brutale : chaque euro dépensé est déjà une déclaration politique. Chaque dollar détenu est déjà un soutien à l’empire qui le garantit. La monnaie est une guerre silencieuse, une guerre que l’on perd sans même se rendre compte qu’elle a lieu.

Puis Bitcoin est arrivé, et la fiction s’est effondrée. Pour la première fois, une monnaie existe sans centre, sans chef, sans frontière. Bitcoin n’est pas le produit d’un État, d’une banque ou d’une armée. Il n’appartient à personne, et donc il peut appartenir à tout le monde. Sa neutralité ne vient pas d’une déclaration, d’une charte ou d’un comité d’experts, mais de sa structure même : un protocole ouvert, décentralisé, résistant à la censure. Personne ne peut décider d’imprimer plus de bitcoins. Personne ne peut en modifier les règles pour sauver un État en faillite ou enrichir une élite. La neutralité de Bitcoin est radicale parce qu’elle est incorruptible.

C’est là que réside le scandale. Pour la première fois, la neutralité n’est plus un mensonge, mais une réalité mathématique. Bitcoin ne se soucie pas de savoir si vous êtes riche ou pauvre, occidental ou oriental, puissant ou marginal. Une transaction vaut une transaction, peu importe l’identité de celui qui l’émet. Le réseau ne se pose aucune question, il ne juge pas, il ne discrimine pas. Et c’est précisément ce que les systèmes centralisés ne supportent pas. Car leur pouvoir repose sur la possibilité de discriminer, de sanctionner, de choisir qui a accès et qui doit rester dans l’ombre.

Alors, que reste-t-il du mythe de la monnaie neutre ? Rien. La neutralité des banques centrales est une mise en scène. La neutralité des devises nationales est une farce. La seule monnaie qui s’approche de ce que le mot « neutre » signifie réellement, c’est Bitcoin. Non pas parce qu’il est apolitique, mais parce qu’il est équitable par essence. C’est une monnaie qui ne connaît pas les frontières, qui n’a pas de favoris, qui ne s’incline devant aucun pouvoir.

La conclusion est simple et brutale : utiliser l’euro, le dollar ou le yuan, c’est jouer selon les règles d’un empire. C’est accepter de participer à une guerre qui ne dit pas son nom. Utiliser Bitcoin, c’est refuser la manipulation, c’est retirer la monnaie du jeu politique, c’est enfin toucher du doigt ce que la neutralité pourrait être. Chaque euro est un vote pour la servitude. Chaque satoshi est un vote pour la liberté.

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