SATOSHI A-T-IL PRÉVU LA GUERRE MONÉTAIRE GLOBALE ?

SATOSHI A-T-IL PRÉVU LA GUERRE MONÉTAIRE GLOBALE ?

Il y a des silences qui résonnent plus fort que les discours. Celui de Satoshi Nakamoto, depuis sa disparition volontaire en 2011, fait partie de ces énigmes qui ne cessent de produire du sens. Plus les années passent, plus son œuvre semble prendre une dimension prophétique. Car au fond, et si Bitcoin n’était pas seulement une prouesse cryptographique née dans les ruines de la crise des subprimes ? Et si son créateur avait entrevu un horizon plus sombre, plus vaste, plus inquiétant : une guerre monétaire mondiale ? Une fragmentation totale des monnaies, des alliances, des économies. Une guerre sans armée mais avec des banques centrales. Sans bombes mais avec des protocoles. Et dans cette guerre, un seul artefact conçu pour rester neutre, incorruptible, inarrêtable : Bitcoin.

Nous sommes en 2025. Le monde ne parle plus d’union. Il parle d’alignement, de blocs, de zones d’influence. Le dollar vacille dans son statut de monnaie mondiale, attaqué de toutes parts. La Chine renforce le yuan numérique, l’Europe accélère ses expérimentations monétaires internes, et les BRICS développent de nouveaux systèmes d’échange indépendants du SWIFT. Les sanctions économiques sont devenues des armes à part entière. Geler des avoirs, bloquer un réseau, manipuler un taux d’intérêt, c’est désormais frapper un pays sans tirer une balle. Bienvenue dans la guerre monétaire.

Mais Satoshi ne pouvait pas prévoir tout cela, diront certains. Il n’était qu’un cryptographe parmi d’autres, inspiré par Wei Dai, Hal Finney ou Nick Szabo. Il voulait un système de paiement électronique pair-à-pair, rien de plus. C’est du moins ce qu’il affirmait. Pourtant, en relisant ses messages, ses écrits, son white paper, en recontextualisant la date de publication – 2008, pendant l’effondrement systémique de Wall Street –, on sent autre chose. Une colère froide. Une lucidité glacée. Et une volonté ferme de créer un outil de rupture. Pas seulement une innovation. Une échappatoire.

Le bloc Genesis de Bitcoin, le tout premier, inclut ce message discret : « The Times 03/Jan/2009 Chancellor on brink of second bailout for banks. » Une simple note historique ? Ou une balise ? Un rappel que tout recommence toujours au même endroit : les banques, les élites, les plans de sauvetage pour les uns, la dette pour les autres. Bitcoin est né sur une fracture. Et il a grandi dans une tension. Celle entre la confiance imposée par les institutions, et la vérifiabilité garantie par le code. Satoshi l’a exprimé très clairement : « The root problem with conventional currency is all the trust that’s required to make it work. »

C’est là que tout commence. Si l’on pousse cette logique jusqu’au bout, ce que Satoshi offre au monde, c’est un protocole qui fonctionne sans confiance. Or dans un monde où la confiance institutionnelle se délite, où les banques centrales expérimentent des monnaies programmables, où la valeur est manipulée à huis clos, un tel protocole devient une arme. Ou plutôt, une protection contre toutes les autres.

Regarde ce qu’il se passe aujourd’hui. L’inflation n’est plus conjoncturelle, elle est structurelle. Les taux d’intérêt montent, puis baissent, au gré des électrochocs économiques. Les citoyens, eux, sont pris au piège. Le pouvoir d’achat s’évapore. L’épargne est dévaluée en silence. Chaque banque centrale imprime plus que jamais. Chaque gouvernement dépense sans limite. Et pendant ce temps, Bitcoin reste ce qu’il a toujours été : 21 millions d’unités. Pas une de plus. Une monnaie qui refuse la dilution. Une rareté mathématique dans un monde d’abondance toxique.

Peut-on vraiment croire que tout cela est le fruit du hasard ? Que Bitcoin soit apparu juste avant l’invention des MNBC ? Qu’il soit totalement hors du système, mais parfaitement compatible avec Internet, sans dépendre d’aucun pays, d’aucune entreprise, d’aucun acteur centralisé ? Que son code source soit ouvert à tous, mais impossible à falsifier ? Qu’il soit lent, volontairement inefficace, énergivore même, mais incroyablement résilient ?

Tout dans Bitcoin évoque un calcul froid, une anticipation. Comme si son créateur savait qu’un jour, tout s’effondrerait. Que les États utiliseraient leurs monnaies comme des armes. Que les plateformes de paiement excluraient des dissidents. Que la neutralité financière serait menacée. Alors il a codé un abri. Une enclave mathématique. Une sorte de Suisse numérique, sans frontière, sans président, sans armée. Juste un consensus.

Et ce consensus est plus fort que n’importe quelle armée. Parce qu’il repose sur l’intérêt mutuel des participants. Parce qu’il récompense ceux qui valident honnêtement, et punit ceux qui trichent. Parce qu’il transforme la coopération en survie. Parce qu’il fait de la vérité une propriété émergente du réseau. Dans un monde de mensonges, c’est une révolution.

Aujourd’hui, les banques centrales préparent l’ère des monnaies numériques d’État. Elles parlent d’inclusion, de simplicité, de modernité. Mais derrière les discours, la logique est implacable : programmabilité, traçabilité, contrôle. Dépenser uniquement ce qu’on t’autorise à dépenser. Où on t’autorise. Quand on t’autorise. C’est une cage dorée. Et chaque citoyen sera son propre gardien.

Satoshi l’a vu venir. Il a vu le piège. Et il a laissé la clé sous le paillasson. Une clé publique. Un code que chacun peut vérifier. Un réseau que personne ne peut arrêter. Une alternative radicale à toutes les dérives à venir. Ce n’est pas une théorie du complot. C’est une lecture attentive de l’histoire. Et si demain, les tensions entre blocs monétaires explosent, si les États se dédollarisent les uns après les autres, si les monnaies deviennent des outils de chantage économique, alors Bitcoin ne sera plus une option. Il deviendra une nécessité. L’Occident l’ignore encore, mais ailleurs, le Bitcoin est déjà une monnaie de guerre. Une monnaie utilisée dans les zones grises, dans les dictatures, dans les pays en crise. Une monnaie qui traverse les frontières, contourne les sanctions, défie les banques. Une monnaie que personne ne peut censurer, ni bloquer, ni geler.

Le génie de Satoshi n’est pas seulement technique. Il est politique. Philosophique. Stratégique. Il n’a pas seulement créé une monnaie. Il a créé un outil de souveraineté personnelle dans un monde de dépendances systémiques. Alors oui, peut-être qu’il ne voulait pas la guerre. Peut-être qu’il rêvait d’un monde pacifié par la transparence, la coopération, l’autonomie numérique. Mais il a codé pour le pire. Il a bâti une arche. Pour ceux qui n’auront pas le choix. Pour ceux qui n’ont pas de banque. Pour ceux que les systèmes vont trahir. Bitcoin n’est pas là pour remplacer l’euro ou le dollar. Il est là pour survivre à leur effondrement. Il est là pour offrir une issue quand il n’y en aura plus aucune. Il est là pour rappeler que le code peut parfois être plus fort que la loi. Que la cryptographie peut être une arme de paix. Que la vérité, même numérique, est la meilleure protection contre la guerre.

Dans un monde en guerre économique, Bitcoin est la seule monnaie qui n’en choisit aucune. Elle n’appartient à personne. Et c’est pour cela qu’elle peut appartenir à tous. Bitcoin est neutre. Parce que son créateur avait prévu que plus rien d’autre ne le serait.

 

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